Grains de Folie

Engagement bénévole

L'engagement bénévole - Le travail artistique - Le point de vue politique

 

L’organisation des Grains de Folie, repose entièrement sur l’équipe organisatrice et sur une centaine de bénévoles. L’objectif est de rendre le spectateur acteur de ce qu’il voit. Cela se vérifie également en amont de la fête dès la première édition, où cent vingt bénévoles du Relecq Kerhuon, pour la plupart membres du PLRK, se mobilisent pour la préparation de la fête. L’équipe organisatrice se réjouit de cette motivation festive et constructive. De nouveaux volontaires, de Plougastel notamment, embarqueront ensuite dans l’aventure.

Un investissement sans compter

L’investissement des bénévoles est énorme. On lit par exemple sur les mémentos de réunion du 16 avril 1990 : « réservez déjà dès à présent toutes vos soirées dès 18h pour nous aider à la mise en place de la fête ».

A Grains de Folie on l’a vu, tout tourne autour du concept du temps : une fête éphémère, où les « heures comptent double », une rupture dans le quotidien, un « grain de folie » dans l’horloge universelle. Prendre conscience du temps, de sa relativité, c’est prendre le temps de faire autre chose que les obligations routinières. Grains de Folie ce n’est pas bouleverser le temps simplement sur la fête. Pour les bénévoles, c’est rompre avec la tranquillité du quotidien et s’investir sans compter pendant des semaines voire même des mois avant le couronnement final.

La construction des décors

Il a fallu 100 ans pour faire une pyramide, il faudra 2 mois pour faire un Grains de Folie !

Enrique Jiménez

Le travail des bénévoles en amont de la fête consiste principalement en la construction des décors. Ceux-ci suivent scrupuleusement les instructions de Enrique "Kiké" Jiménez le plasticien d’Oposito en charge du détournement plastique des lieux et contremaître du chantier.

La gestion des bénévoles est principalement réalisée par Michèle Bosseur à l’époque trésorière de l’association. Pour que les choses avancent le plus rapidement possible, les équipes sont organisées en fonction du savoir-faire de chacun, il y a toujours un talent ou une passion à exploiter.

Quant aux emplois du temps, la journée est occupée par les retraités, relayés le soir par les bénévoles actifs après leur journée de travail. Menuiserie, électricité, confection de tous les costumes, peinture, dessin et bricolage des matériaux de récupération sont les principales activités manuelles des bénévoles pendant les deux mois de préparation.

Quelques semaines avant la manifestation, c’est l’effervescence tout azimut dans les différents locaux Grains de Folie : les bénévoles préparent la fête dans une ambiance chaleureuse et pleine d’énergie. Les artistes arrivent sur le site, certains sont nourris et logés chez les bénévoles afin de limiter les frais d’hébergement. En 1992, certains bénévoles confient même leur maison aux compagnies et choisissent de passer un moment en tente, en caravane ou en fourgon sur le campement provisoire du Questel : c’est le cas notamment de Françoise et Claude, de Jean Michel, d’Annette et Bernard, accompagnés d’une ribambelle d’enfants qui à l’époque soufflent à peine leurs dixièmes bougies.

Afin de garder secret tous ces préparatifs, les décors sont construits sur le lieu même de la fête lorsque l’espace le permet. En 1990 et 1991, les Grains de Folie ont investi les centres-bourgs du Relecq-Kerhuon et de Plougastel. Afin de ne pas occuper les lieux trop longtemps avant la fête, ne pas gêner la circulation habituelle et bien sûr ne pas dévoiler le contenu de la fête, les organisateurs des Grains de Folie ont pris possession d’un local sur chaque commune pour construire et entreposer les décors : il s’agit de la Manufacture au Relecq-Kerhuon et de L’Union une ancienne coopérative de fraises sur Plougastel.

On pourrait dire de ces locaux qu’ils sont les premières « fabriques » d’art de la rue dans la région brestoise, peut-être une première prise de conscience pour Michèle Bosseur et Claude Morizur de la nécessité de lieux de fabrique permanents pour les arts de la rue afin de permettre aux compagnies de construire et entreposer leur décor et de travailler leur création avant de la présenter au public.

Au dernier moment les décors prennent place dans l’espace. Artistes et bénévoles s’activent aux derniers montages de chapiteaux, tout le monde est présent. Au Questel en 1992, une semaine avant le lancement de la manifestation, trois cent repas par jour sont préparés et servis par les bénévoles sous le chapiteau : un véritable village d’artiste. Les Grains de Folie prendront bientôt vie.

Les bénévoles sur la fête

Les bénévoles sont également très présents sur la fête, avec des rôles bien précis : en restauration on trouve les femmes des « anciens » et quelques plus jeunes au service des spectateurs.

Les postes de restauration font partie intégrante de la fête et chaque bénévole doit respecter l’ambiance du lieu. C’est ainsi qu’en 1989 par exemple, les retraités du bar « Punk Odyssée » sont costumés en punk et les sexagénaires kerhorres de l’époque n’ont pas hésité à enfiler les blousons en cuir, les clous et les chaines et à se teindre les cheveux en roses.

Entrée, billetterie, gestion des groupes électrogènes, circulation, surveillance des parkings et même comédien, les bénévoles sont partout, du début à la fin, sur tous les fronts : pour assurer le succès des spectacles, la sécurité des spectateurs, la réussite de la fête, au service des artistes, faisant preuve constamment d’inventivité et de prudence.

Tout le monde a sa place dans cette histoire, c’est une grande chaîne où tous les maillons sont importants et c’est une chaîne intergénérationnelle : tout le monde participe : les jeunes, les adultes les anciens…

Les textes de ce site sont extraits du mémoire de Mélanie Tanneau,
"Grains de Folie, Genèse du Fourneau et des Arts de la Rue dans la région brestoise" - Plus d'infos...