Les Grains de Folie n'ont pas lieu au mois de mai. C'est le 11 novembre que le Fourneau est allumé par les spectateurs, artistes et bénévoles. La fête commence à 6 h du matin pour se terminer à midi. C'est donc une version des Grains de Folie courte mais intense.
Les spectateurs évoluent par groupe dans des espaces différents pendant un temps très précis, ne restant que 25 minutes par espace. Cela nécessite une gestion du temps exceptionnelle puisque les compagnies doivent être synchronisées.
En arrivant sur le port, un peu avant 6h du matin, les spectateurs doivent suivre des brûlots les dirigeant vers le quai Considère. Ils se retrouvent tous alors devant deux gigantesques pyramides de bidons. Les tambours résonnent, des hommes en uniforme surgissent et provoquent l'effondrement des pyramides. Il s'agit de la compagnie Generik Vapeur. Les bidons laissent alors découvrir les portes du hangar à charbon.
Les portes s'ouvrent et le spectateur pénètre dans l'antre des arts de la rue, accueillis une dernière fois par la Dame Blanche qui leur ouvre le pas. La compagnie Imagin'air ouvre le bal avec un spectacle aérien, où trapèze et trampoline se mêlent sur une musique douce. Puis, c'est au tour du Bagad de Plougastel de faire retentir ses notes.
Au petit déjeuner, les tables sont dressées en musique : café et pains grillés sont pris dans la chaleur du Fourneau. Une fois ce moment convivial terminé, deux sculptures ouvrent la voie vers une grande pyramide. Il s'agit d'une histoire de fou inspirée de plusieurs petits faits vrais, mis en scène par l'Illustre Famille Burattini et la compagnie La Bourboule.
Le spectateur se promène dans les divers espaces et chacun d'entre eux possède un décor très travaillé et de nouvelles histoires. Au comptoir nomade par exemple, le « tenancier des mémoires » Yannick Jaulin fait part de ses talents de conteur. Il plonge le spectateur dans le village de Pougne-Hérisson, appelé également « le Nombril du Monde ». Ce serait un village poitevin dans lequel toutes les légendes du monde seraient nées. Yannick Jaulin raconte toutes ces histoires loufoques dans un drôle de patois.
Du côté de la Compagnie Off, Jean de La Fontaine raconte des fables grivoises dans l'ineffable de la Fonteyne, rappelant que La Fontaine ne s'intéressait pas qu'aux animaux. La compagnie Turbulence entraîne, quant à elle, le spectateur dans un dédale d'histoires saugrenues. Les cousins présentent un spectacle mêlant acrobaties, issues du cirque et de la farce. Enfin, Gino Rayazone, un jongleur au sens actuel et médiéval puisque Gino jongle en racontant des histoires.
Au détour des spectacles, il est fréquent de croiser quelques clowns qui apparaissent ici et là pour surprendre et amuser le spectateur, puis disparaissent comme ils sont apparus. C'est le « commando d'intervention clownesque » de la Cité des Augustes.
La matinée s'achève avec La Boîte à Outils à Voile de Generik Vapeur, accompagnée en musique par le Bagad de Plougastel et le groupe Istribil Band. Il s'agit d'une immense caisse à outil conduite par des comédiens. Celle-ci défile le long des quais du port de commerce, sur laquelle la compagnie Generik Vapeur entame une chorégraphie.
Oposito et Décor Sonore font découvrir leur opéra urbain, le Cinématophone : une femme sortie tout droit du début du siècle et qui rejoint le cortège, entourée d'une dizaine de soldats d'époque à qui elle donne la direction. Ces soldats sont harnachés d'immenses hauts parleurs qui diffusent un mix étonnant de valse, de marche, d'opéra, de bruits d'animaux et de communications téléphoniques inabouties.
Il est midi et les spectateurs s'éparpillent sur le port. Ainsi s'achèvent les Grains de Folie.
Les textes de ce site sont extraits du mémoire de Mélanie Tanneau,
"Grains de Folie, Genèse du Fourneau et des Arts de la Rue dans la région brestoise" -
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