Grains de Folie

Grains de folie 93, Brest Fort du Questel

En 1993, le festival investit une seconde fois le fort du Questel à Brest mais marque une rupture dans sa formule. Le schéma initial de la fête n'est pas repris, notamment le thème de la rencontre du Jour et de la Nuit qui est abandonné pour faire place à celui de la fête foraine. Les Grains de Folie 93 s'intitulent d'ailleurs Mirage Forain.

 

Déroulement de la journée

La journée commence par le rituel petit déjeuner, pris sous le chapiteau et animé par la compagnie Les Pires. A la place du réveil de Solenis, c'est donc un autre réveil qui s'offre aux spectateurs, celui de la fête foraine : Les forains allument progressivement leurs manèges dans une mise en scène du « réveil », où des enfants sont endormis dans des lits. Sur sa licorne, une cavalière escortée de deux échassiers les réveille en douceur pour qu'ils rejoignent le monde des manèges. Tous les personnages du matin prennent place dans les « casse-gueules » et les autres manèges, puis bien sûr tous les spectateurs sont invités à participer à la fête foraine. Entre deux manèges, les spectateurs s'arrêtent au « repas forain », un gigantesque cochon grillé dégusté au son des Pires.

 

La fête foraine se poursuit ensuite jusqu'à 18h et le succès est au rendez-vous, tant chez les spectateurs que chez les forains qui ont apprécié cette mise en valeur de leur univers. La formule est différente car l'habituel après-midi arts de la rue est réservée à cette occasion aux manèges. Les Grains de Folie se distinguent des autres festivals de rue en accordant une large place à la fête foraine, démontrant ainsi son appartenance au monde des arts de la rue.

A partir de 18 h, les compagnies de rues proposent des créations inspirées de l'imaginaire forain et quatre grandes compagnies se partagent l'espace en continu. Tout d'abord Oposito, qui propose sa baraque foraine Massacre à l'intérieur de laquelle le spectateur assiste et prend part à un conflit familial. Mais également les Burattini et leur Baraque Foraine, où Gérard Burattini raconte l'histoire dramatique de Jack Le Manchot qui fut tour à tour artiste de music-hall, aviateur, amoureux transi de la « belle Dolly » mais qui finit sa vie manchot, réduit à se produire chez Burattini.

La compagnie Off, quant à elle, renoue avec la tradition foraine de l'exposition de monstres dans Le Palais des Découvertes : Le spectateur est convié par un nain à rejoindre sa famille, où il est accueilli par une imposante caissière et des sœurs siamoises. A l'intérieur, il est invité à suivre « la honte de la famille », une femme ne présentant aucun signe de monstruosité. Le spectateur curieux se trouve être un monstre, regardé par les autres visiteurs et cela suscite un questionnement sur la normalité.

Enfin, la compagnie Turbulence présente deux manèges, La Chenille et Manège Elixir. La Chenille « a guéri de grands alcooliques, des boulimiques et retardé la mort. Elle procure sensations et vertiges inoffensifs et légaux ». Pour ce faire, il suffit d'introduire un jeton. Jean George, le présentateur TV de l'Agence Tartare est de nouveau là, pour la 3e année consécutive.

Les textes de ce site sont extraits du mémoire de Mélanie Tanneau,
"Grains de Folie, Genèse du Fourneau et des Arts de la Rue dans la région brestoise" - Plus d'infos...