Pour cette édition Plougastelen, le rendez-vous du matin est fixé devant l'union. Cette ancienne coopérative de fraises symbolise, s'il en est, l'activité économique principalement agroalimentaire de cette commune. Un nouveau lieu étonnant pour cette équipe expatriée du Relecq-Kerhuon, qui s'explique par quelques divergences politiques.
Le rendez-vous du matin est fixé devant l'Union, ancienne coopérative de fraises. Ce bâtiment est devenu la Maison de Chronos, grâce aux compagnies Oposito et Generik Vapeur. Eclairés par des brûlots, 1000 visiteurs attendent aux portes du temps, à quatre heures du matin. Ils doivent cependant passer obligatoirement par un contrôle « anti-grignous » à l'entrée du site. Pour cela, des agents spécialisés accueillent les spectateurs avec humour et bonne humeur, car les grignous sont interdits dans l'enceinte des Grains.
Les portes s'ouvrent et les voilà dans la première chambre du temps où ils sont reçus par un étrange vieillard. Il n'est cependant pas le seul personnage étrange dans la pièce et très vite, quelque chose attire le regard des spectateurs : Suspendu au mur, un portrait d'une Plougastelen en coiffe se met à cligner des yeux et à prendre la parole. Le vieillard invite les spectateurs à poursuivre leur route et laisse apparaître dans l'âtre de la cheminée un passage secret. Les spectateurs suivent cette voie et parviennent à un couloir où un homme se balance à un pendule d'horloge. Le couloir aboutit à une étrange cuisine où de grands chefs s'activent à la préparation d'un Kig ha Farz. Les poules caquettent et picorent, se frayant un passage entre les spectateurs et devant un grand vaisselier, une femme en furie casse des assiettes. Mieux vaut quitter cet endroit et laisser les cuisiniers à leurs tâches, mais, par où sortir ?
Le vaisselier s'ouvre alors et offre un nouveau passage secret. Les spectateurs arrivent dans une nouvelle pièce, au sol jonché de paille et au plafond garni de grands draps blancs suspendus à de longs fils à linge. Ils se faufilent ensuite dans une nouvelle pièce, l'atelier de soufflerie des quatre saisons, où les spectateurs auront le plaisir de prendre leur petit déjeuner. C'est dans cet atelier que se fabrique le vent d'automne, une tempête réalisée en plein petit déjeuner, où les feuilles mortes volent au vent sous les éclairs.
Il est 5h45, l'heure de la relève entre le Jour et la Nuit. La Dame Nuit apparaît en haut d'une fenêtre alors qu'un éboulement de brique dévoile la Dame Blanche et ouvre la voie vers la cour de l'Union. Les spectateurs suivent alors la Dame Blanche dans la cour, transformée en plage : le sol est couvert de sable et les murs d'enceinte sont peintes, représentant des mouettes et la mer. Devant eux, une 2CV est ensablée jusqu'à la moitié et un conducteur est à l'intérieur, crispé sur son volant. L'horloge géante de Chronos est montée sur un échafaudage et un homme s'élance dans le vide, suspendu aux aiguilles de cette horloge universelle. Les tambours retentissent et c'est sous les fumigènes, les étincelles et aux rythmes des bidons des Tambours du Bronx et de Bivouac de Generik Vapeur qu’apparaît Solénis, sous la neige carbonique.
Sur son bateau à roue, Dame Nuit part à sa rencontre, la Dame Blanche orchestrant le tout. Ainsi, s'achève cette cérémonie d'ouverture, commentée par l'intarissable Jean Georges Tartare, animateur TV de « l'Agence Tartare » et reporter de la fête jusqu'aux douze coups de minuit. Au total, dix neuf compagnies se seront rassemblées autour de cette création.
Le circuit D de Délice Dada prend la suite de la cérémonie d'ouverture, proposant aux spectateurs de découvrir Plougastel sous un autre jour, grâce aux guides présents pour l'occasion (les comédiens de Délice Dada). Leda Atomica prend la relève, proposant un concert de rock dès 8h du matin.
Un apéritif en fanfare est ensuite proposé, il s'agit du rituel « apéro swing » animé par Oposito, le Bagad de Plougastel, Zap et B12 qui conduisent les spectateurs en musique vers le point de restauration.
A partir de 15h, les compagnies de rues investissent le centre-bourg avec A Bout de Souffle, Les Cousins, La Lune Rousse, Hydragon, Oposito et les musiques piétonnes : ZAP, le SAMU, les bagads et les déambulations de l'Agence Tartare. Un des spectacles marquants est le Combat de Boxe de Baby Scott contre Marcel Perdan, où deux boxeurs bien différents en taille et en force s'affrontent en ring.
17 mariages sont également réalisés par le représentant de la République Franfraise, M. André Le Gac, maire de Plougastel. Il s'agit d'un clin d'oeil au symbole de Plougastel, la fraise, mais également à la révolution, dont on fêtait le bicentenaire (pour la fête de la Nation).
Mirages de nuit, le concert de clôture, est présenté Place du Calvaire. Les sons envahissent les spectateurs de toutes parts, les encerclant et formant un relais musical : Une première apparition entame un morceau de sa composition puis s'arrête, laissant place à un autre groupe à un endroit différent, et ainsi de suite.
Cette gigantesque mise en scène réunit quatre-vingt dix musiciens et trente comédiens, Saphir et Oposito ouvrant le bal. Une fois leur morceau joué, ils disparaissent pour faire apparaître les Tambours du Bronx. Ceux-ci terminent leur morceau avec un semi-remorque qui éclaire le public de ses phares. Celui-ci fait office de scène pour 10 batteurs accompagnés de 10 échassiers de la compagnie Les Involantes. La fin de leur morceau donne le départ à ZAP qui apparaît à 4 fenêtres de bâtiments entourant la place. Aux rythmes des cuivres, les musiciens des compagnies B12, Hydragon, Samu et Costard apparaissent. Puis au loin se fait entendre un air breton, c'est le bagad de Plougastel qui entame sa descente vers la place. Le Bagad Briec, habillé en civil et mêlé au public les rejoint.
Le morceau achevé, la neige et le vent s'abattent sur le public et tous les musiciens mélangent leurs sons dans une « monstrueuse cacophonie », symbolisant la tempête et l'orage. Le temps se calme enfin et tous les musiciens entament le même air sous un déluge d'artifices et d'applaudissements. « L'animateur télé » Jean Georges Tartare présente alors tour à tour les artistes et le final reprend de plus belle.
Les textes de ce site sont extraits du mémoire de Mélanie Tanneau,
"Grains de Folie, Genèse du Fourneau et des Arts de la Rue dans la région brestoise" -
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