La deuxième édition se déroule dans l'ancienne gare de la commune et le centre-bourg du Relecq-Kerhuon. La cérémonie d'ouverture a d'ailleurs lieu dans l'espace de la gare, autrefois sans cachet apparent mais qui est pour l'occasion complètement transformée, maquillée en Gare du Bout du Temps, salon de la Dame Blanche.
La deuxième édition se déroule dans l'ancienne gare de la commune et le centre-bourg. La cérémonie d'ouverture a d'ailleurs lieu dans l'espace de la gare, autrefois sans cachet apparent mais qui est pour l'occasion complètement transformée, maquillée en Gare du Bout du Temps, salon de la Dame Blanche. L'intérieur est entièrement blanc, et contraste avec la nuit noire, tout comme les objets qui s'y trouvent, recouverts eux-aussi d'une poussière blanche. Des visages étranges et inquiétants sont posés sur le rebord des fenêtres et semblent observer le spectateur. A l'extérieur, la gare est éclairée de lumières bleues et roses.
Le centre bourg est, quant à lui, transformé en espace de fête dont les couleurs envahissent les places et les rues pour remaquiller gaiement ce lieu de vie et lui donner un éclat éphémère. Pour parvenir à ce lieu de fête, les spectateurs franchissent deux portes monumentales hautes en couleurs. Ces portes sont surmontées d'un dromadaire rehaussé d'un palmier. Dans cet espace, lampions, guirlandes et spirales forment un toit multicolore qui rappelle une nouvelle fois l'idée « d'écrin » de fête.
Les rues sont envahies par cent structures flottantes très colorées, les « tanabatas », inspirées de la fête japonaise éponyme. Au Japon, la fête célèbre la rencontre des deux voies lactées, Vega et Altaïr, sur laquelle se tisse la légende de deux amants, une déesse et un jeune bouvier qui, punis de leur amour par les dieux, ne peuvent se rencontrer qu'une seule fois dans l'année. Lors de cette fête, l'espace urbain est alors recouvert de ces structures qui semblent flotter dans l'air. Les voiles multicolores nous rappellent également que nous sommes en bord de mer, en Bretagne.
Les spectateurs n'ont pas rendez-vous à la gare du Bout du Temps, car on ne peut y accéder sans préparation. Le rendez-vous est donné à 4h du matin, en gare de Brest. Les passagers à destination des Grains de Folie sont accueillis par des « contrôleurs du temps » et montent dans le TGV. Leur parcours initiatique se fera dans le train, où, le temps d'un court trajet, la fanfare et d'étranges personnages les plongent dans un univers hors du commun. Bientôt, le train s'arrête : les spectateurs sont arrivés à destination. Ils débarquent sur les quais et se retrouvent complètement plongés dans le noir, le train dissimulant la gare.
Le départ de ce dernier découvre, à la manière d'un rideau de théâtre, la scène où tout va se jouer. : la petite gare du Bout du Temps. La gare est entourée par la neige, le temps n'est plus le même et le spectateur n'est plus au mois de mai. D'ailleurs, des ours blancs s'ébattent dans la neige.
Leur arrivée donne lieu à un premier spectacle intitulé « le Trans-déjeuner hangar », mis en scène par Oposito et Generik Vapeur. Cette création est bâtie autour de l'univers de la gare car ce lieu est marqué par le temps, la ponctualité : le train n'attend pas, tout comme le lever du soleil. Les spectateurs sont accueillis par des grooms et entrent dans la « salle d'attente » en compagnie de Mr Gousset, le chef de gare qui assure le bon déroulement de l'arrivée de l'unique train de la « relève du jour et de la nuit ». Celui-ci semble perturbé et sans se soucier des spectateurs, il part dans un long soliloque qui remémore aux spectateurs l'existence de Chronos, de la Dame Blanche et des personnages principaux de la légende.
Un nouveau personnage entre en scène, le « Passeur de Temps » qui fait office de « guide animateur » pour les spectateurs et qui conduit ces derniers jusqu'aux salons de la Dame Blanche. Le Passeur de Temps à l'instar de Glairo lors de la première édition, leur fait découvrir le monde insolite de la Dame Blanche. En chemin, ils croisent aussi le faiseur d'hiver. Dans ce monde, les saisons sont fabriquées et le faiseur d'hiver fabrique la neige dont il emplit l'espace de la gare à l'aide d'une lance. Les spectateurs pénètrent ensuite dans un lieu étrange, la « salle des mains perdues », dans laquelle des mains vivantes, celles des comédiens de la troupe amateur du Relecq-Kerhuon, sortent des murs pour jouer de mauvais tours aux passants.
Arrivés à bon port, les spectateurs sont accueillis en grande pompe par des grooms et M. Max. Ils sont invités à s'asseoir autour d'un petit déjeuner dans la petite gare du Bout du Temps. Après celui-ci, on sonne brusquement à la porte de la gare : Dame Nuit fait une entrée fracassante dans les salons. Elle vient passer ses derniers instants avec les spectateurs, avant de prendre le train jusqu'à la prochaine nuit. Elle est accompagnée de l'Archi Comte de Mac Nugget par Six qui porte les valises.
Ensuite, elle se dirige vers la fresque représentant la gare du Bout du Temps que les grooms découpent pour découvrir la véritable gare. Suivie des spectateurs, elle se précipite sur les quais. Tous ont à la main un mouchoir distribué par l'Archi Comte, afin de faire leurs adieux à Dame Nuit. Le train surgit alors du noir puis les spectateurs attendent le départ de Dame Nuit. Enfin, il s'en va mais surprise, il a laissé sur les quais Dame Nuit que l'on découvre dans les bras de Solenis. Ils sont entourés des protagonistes et des compagnies participant à la fête. Ils traversent alors la voie en musique pour rejoindre les spectateurs et, tous ensemble, s'engouffrent dans les salons.
Pour célébrer la nouvelle réunion des deux astres, les spectateurs parviennent ensuite en face de deux immenses structures en bidons, élevées au moyens de 2 grues, et représentant la lune et le soleil : elles symbolisent la fusion de la nuit et du jour. Soudain, sous une explosion de lumière créée par des fumigènes et des feux d'artifices, les 2 constructions s'effondrent dans la neige carbonique, dans un énorme fracas.
La compagnie Generik Vapeur propose ensuite un spectacle intitulé Délit de Sale Gueule. Ce spectacle musical met en scène un moment du quotidien : le réveil. Cette chorégraphie, évoluant autour de lits, utilise des chansons rock composées et chantées spécialement pour la création.
A 11h a lieu l'inauguration « très officielle » de la « fausse vraie Inauguration de la fresque des Pêcheuses Kerhorres », sur la place de la Résistance. Grains de Folie transforme une fresque peinte en 1986 et représentant des femmes du vieux kerhorre au retour de la pêche pour l'inaugurer à sa façon, donnant lieu ainsi à une seconde création. Monsieur Max est de nouveau présent pour présenter l'évènement, parodiant les inaugurations en grande pompe et tournant à la dérision le protocole et les habitués de ce genre de cérémonies. Un certain nombre de notables y sont présents, comme M. Claude, président des artistes méconnus, le sous-préfet, sa femme, l'Amiral et le Frère Bede, de la confrérie.
Sur la musique solennelle de ZAP, M. Claude se voit remettre un bouquet de fleurs avant d'entamer un inévitable discours. Frère Bede s'improvise alors « chauffeur de salle » et soulève une pancarte « applaudissez » avant que tout ne dérape. Madame Claude déchire sa robe en public et la fresque est découverte au public. Mais plusieurs contestataires se plaignent de la nature de cette cérémonie et l'inauguration tourne au vinaigre. Le ton monte, les notables s'en mêlent et s'embrouillent et un pâtissier, qui passait par là, « se voit délester de 6 tartes qui volent sur la tête des notables ». S'ajoute à tout ce grabuge une famille de touristes, perdue, coincée en voiture dans la foule et tentant de forcer le passage, râlant après les querelleurs. M. Max prend alors les devants et, en tant que « grand supervisateur » d'évènement sensationnel, il se doit de réconcilier tout le monde. Chacun est invité ensuite autour d'un verre à « l'Apéro Swing ».
Les spectacles de rue vont se succéder tout l'après-midi avec des spectacles comme :
Lady Komedie |
Metafolis |
A 22h, le grand « chantier musical » clôture cette édition des Grains de Folie. Ce gigantesque « concert urbain » réunit tous les artistes de la fête au rythme des percussions, de la fanfare et du rock, où se mélangent tous les styles musicaux urbains dans un défilé. Cette déambulation commence au centre-bourg et remonte jusqu'à la gare où les spectateurs reprennent ensuite le train jusqu'à Brest. Cela crée un effet de boucle dans la journée, les spectateurs revenant au même endroit.
Ce spectacle est ouvert par Leda Atomica, des hommes étranges à la peau bleue qui font rouler des bidons, les entrechoquant ou les empilant dans une chorégraphie urbaine et violente. Lulu Berthon, chanteuse aux influences rock prend ensuite le relais, avant de le transmettre à Saphir Percussion, 3 percussionnistes alliant des rythmes sénégalais aux rythmes cubains, brésiliens, égyptiens ou funk. Le silence se fait et ZAP fait alors son entrée. Enfin, le spectacle se conclut par un bouquet final, sous des jeux de lumière et d'autres effets pyrotechniques.
Les textes de ce site sont extraits du mémoire de Mélanie Tanneau,
"Grains de Folie, Genèse du Fourneau et des Arts de la Rue dans la région brestoise" -
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